Aimer ses enfants autant et différemment - Fanny from la Team Bliss

Aimer ses enfants autant et différemment - Fanny from la Team Bliss

Fanny nous parle de son itinéraire de mère, de cet amour maternel qui n’est pas toujours inné et automatique, mais qui peut se construire dans le temps. Elle nous rappelle que la maternité, parfois déroutante, n’est pas une science exacte mais fait naître de bien belles surprises...

“Je m'appelle Fanny, j’ai 32 ans.
Je vis à Lyon. Je m'occupe du casting des témoignages pour Bliss Stories.
Ma famille est composée de Lucas, mon mari depuis 2020, de Victoria, notre fille de 2 ans et demi, et de Joseph qui a 1 an.

Avec Lucas, on s'est rencontrés pour la soirée du nouvel an, en 2012, à la montagne, chez des amis en commun. Nous nous sommes rendu compte à cette soirée que nous vivions à 2 minutes l'un de l'autre (chez nos parents respectifs). On a commencé à se voir de temps en temps puis nous nous sommes mis en couple. Relation à risque puisque 3 mois plus tard, nous sommes partis tous les deux faire le “4L Trophy”. Une sacrée aventure qui n'est pas toujours très glamour pour une relation toute fraîche mais l'envie de participer à ce raid était plus forte pour nous ! On s'est dit : ça passe ou ça casse pour notre couple ! Parce que faire équipe dans cette aventure, ça veut forcément dire affronter des moments de grosse fatigue (on "dormait” dans le froid sous une tente dans l'Atlas), manger des conserves de raviolis froides, se perdre dans le désert, s'embourber dans le sable et j’en passe ! Notre patience a été mise à rude épreuve mais ça nous a finalement soudés et ça a renforcé la confiance que l'on avait l'un envers l'autre.

 

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Avec le temps, il était évident que nous voulions des enfants et le sujet est venu pendant le confinement, en avril 2020. Nous avons eu beaucoup de chance parce que ça a fonctionné tout de suite. Je suis tombée enceinte en septembre 2020... en plein EVJF, d'après ma gynéco. Autant dire que Lucas était un peu perplexe avant qu'elle nous précise que la DPA est toujours plus ou moins fiable...

Je n'aime pas être enceinte parce que c'est beaucoup de contraintes selon moi, surtout que je suis une grande amatrice de fromages, de charcuterie et de bons vins... forcément, c'est compliqué d'apprécier... Et puis à 37 semaines de grossesse, on a soupçonné une pré-éclampsie car j'avais des protéines dans les urines et une tension trop élevée. J’ai été alors surveillée avec un monitoring tous les deux jours. Ça n’a duré qu'une semaine puisque j'ai accouché trois semaines avant mon terme de ma petite Victoria. Un accouchement plutôt rapide...


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"Là, bizarrement, je ne ressens pas ce fameux “bliss”” 

Ce jour-là, j'arrive à la maternité sans aucune contraction mais comme la poche des eaux est percée, on me garde. Mais les sage-femmes me disent clairement d'aller dormir car je serai certainement déclenchée, le lendemain, dans l’après-midi. Donc je me retrouve, à 1h du matin, allongée dans un lit (Lucas sur un lit de camp, à côté), avec une sage-femme qui nous éteint la lumière avant de nous lancer, en partant : "allez, maintenant, vous dormez". J'ai un peu l'impression d'être traitée comme une enfant mais bon je fais sagement ce qu’on me dit... Sauf que, quelques minutes plus tard, je commence à sentir des douleurs... Comme Lucas s’est endormi, je fais en sorte de ne pas le réveiller et je tiens une heure durant laquelle j'ai de plus en plus mal. Mais la douleur devient vraiment atroce et je ne trouve pas de positions dans mon lit qui me conviennent (tout ça, toujours en silence, pour gentiment mais “bêtement” ne pas réveiller Lucas). Au bout d'un moment, les douleurs sont tellement intenses que j'ai d'énormes nausées. Je réveille Lucas pour qu'il prévienne la sage-femme. Finalement jackpot ! Je suis ouverte à 3 ! Go pour la péridurale ! Et là, les sage-femmes de la salle d'accouchement, qui m’avaient annoncé un déclenchement pour le lendemain, hallucinent de me voir revenir une petite heure après. Une fois la péridurale posée, quel bonheur ! Je peux enfin me reposer. Et puis trois heures plus tard, je suis à dilatation complète et je peux pousser. Bon, comme la péridurale est très dosée, je n’ai aucune sensation mais les sage-femmes me guident hyper bien. En deux poussées, ma toute petite Victoria est dans mes bras !

Là, bizarrement, je ne ressens pas ce fameux “bliss”... Je n'arrive même pas à la garder sur moi. Je demande immédiatement à la sage-femme de la donner à Lucas, je ne me sens pas très bien. Il la gardera les deux heures que nous passons en salle de naissance. Je me revois les regarder dormir tous les deux... et paniquer... Qu'est-ce que j'ai fait ? Je ne suis pas prête à être mère, en fait... Oui, c’est clairement un vent de panique qui m'envahit. Tout est allé très vite, trop vite pour moi. Cette arrivée avec trois semaines d’avance a tout précipité et je n'ai pas eu le temps de comprendre.

"Aimer mon enfant, ça n'a pas été une évidence"

Pourtant, les nouveau-nés, j'adore ça ! J’ai toujours été à l'aise avec les bébés, contrairement à Lucas qui n'en avait jamais porté un de sa vie avant Victoria. Et malgré ça, tout semble tellement inné chez lui. Il a tout de suite cet instinct paternel. Pour moi en revanche, c'est plus compliqué... Dès la maternité, le soir, quand Lucas part, j'ai les larmes aux yeux et je me dis que je ne vais pas réussir toute seule. À ce moment, j’aimerais presque la laisser à la pouponnière où j’ai la sensation qu’elle sera plus en sécurité... En fait, la présence de Lucas me rassure parce que j’ai confiance en lui et je sais que je peux compter sur lui. On est assez complémentaires tous les deux. Lui est plutôt zen alors que moi, je suis de nature stressée... Et quand j’y réfléchis maintenant, je sais ce qui m’angoissait. Lucas n'a pas pu prendre un congé paternité et l'idée de rentrer à la maison pour me retrouver tout de suite seule avec Victoria, la journée, me tétanise ! C’est une sacrée responsabilité ce qui m’attend : m'occuper d’un si petit bébé qui dépend totalement de moi (moi qui ai si peu de confiance en soi). Alors, au début, le soir, quand Lucas rentre, je suis soulagée, j'ai l'impression de pouvoir enfin relâcher la pression.

Je peux le dire : aimer mon bébé, ça n'a pas été une évidence. J'ai dû apprendre à connaître ma fille et à me découvrir moi-même en tant que mère. Je l’avoue : assez culpabilisant comme sentiment surtout qu’à l’époque j'avais l'impression que toutes mes proches qui venaient d’accoucher avaient vécu le plus beau jour de leur vie...

Après, dès le début, Victoria a été un bébé adorable. Elle a très vite super bien dormi. Alors comme on trouvait ça un peu “trop facile” et qu’on voulait des enfants (très) rapprochés, on a “lancé le petit deuxième” lorsque ma fille avait 8 mois. Et à nouveau, je suis tombée enceinte rapidement.

Alors là, spoiler alert, 2 enfants de 17 mois d'écart, ça peut être sport ! Surtout quand on décide en même temps de déménager et que le co-parent est dans une période très intense au boulot. Résultat, on commence la vie à quatre dans les cartons et sans cuisine ! Et avec un nouveau-né qui a de gros reflux internes et une fatigue extrême, c'est très compliqué de tout gérer. Mais ça passe et on finit par y arriver !

 

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“Autant je n'aime pas la grossesse mais alors je pourrais accoucher tous les mois avec grand plaisir !”

Mais revenons à cette seconde grossesse. Quand je l’apprends, je suis hyper heureuse. Cette fois-ci, je me prépare un peu plus à l'arrivée de ce second bébé qu’on a décidé d’appeler Joseph. Au programme : sophrologie et Bliss à fond ! Je me fais même à l’idée que le bébé puisse arriver comme sa sœur avec un mois d'avance. Bon, raté, j’accouche finalement une semaine avant terme (il faut croire qu’il était moins pressé que sa sœur, mais avec 1kg de plus !) Là aussi, un accouchement plutôt rapide mais, cette fois, comme je connais mieux mon corps, je gère mieux les contractions. J’ai encore en mémoire l’accouchement de Victoria et tout va se passer exactement de la même façon : on me dit d'aller me coucher pour dormir puisque le travail n'a pas commencé, sauf que, cette fois, j'interdis à Lucas de dormir 😀, et moi je me concentre. Ok, la douleur est intense mais soutenable et en une heure je passe de 0 à 5, et je peux même aller jusqu'à la salle de naissance en marchant ! Vraiment, quand j’y pense, mes deux accouchements ont été des expériences de vie vraiment positives pour moi. En fait ils m’ont permis de prendre un peu plus confiance en moi. Ils m’ont prouvé à quel point je peux être forte, combative... Autant je n'aime pas la grossesse mais alors je pourrais accoucher tous les mois avec grand plaisir !

Lorsqu'on pose Joseph sur moi, j'ai enfin ce “bliss”, je l'aime immédiatement et j'ai ce besoin de le sentir, de le toucher. Une nécessité que je n'avais pas ressentie avec Victoria. Je comprends assez vite que l'amour qui se crée entre moi et lui est différent de celui des débuts avec Victoria... J'ai souvent entendu des mamans enceintes d’un second bébé se demander si elles allaient ressentir le même amour que pour le premier... Pour moi, c’était tout l’inverse, je me disais surtout que j'allais enfin découvrir cet amour dès le premier regard...

L'accouchement, ce n'est pas forcément le plus beau jour de notre vie et ça n'enlève en rien tout l'amour que l'on peut avoir pour son bébé ensuite. Comme on le dit souvent chez Bliss : “l’accouchement, ce n’est que le commencement” et ce qui suit est tout aussi constitutif de ce que je suis devenue. Avec ma fille, j'ai appris ce que c’était de devenir mère. C'est grâce à elle que j'ai commencé à prendre confiance, à me sentir plus à l’aise dans mon rôle et à m'affirmer en tant que mère. Grâce à ce chemin parcouru avec Victoria, j’ai pu savourer le bliss de la naissance avec mon fils, tout simplement parce que, à cet instant, j’étais devenue une mère complètement différente, beaucoup plus sûre de moi et de mes choix. Oui, Mes enfants, je les aime autant, juste mon amour s’est construit différemment, notamment parce que mon histoire avec chacun est unique. La certitude que j’ai, aujourd’hui, c’est l'amour que je leur porte. C'est VRAIMENT quelque chose de très intense, assez déstabilisant même. Mais c'est aussi ce qui fait tout le charme de la maternité !"

Les tips de Fanny

Lâcher prise, se faire confiance et faire confiance à son bébé.
Ne pas se poser trop de questions.
Être collée-serrée au bébé les premiers mois, sans se dire qu’il va être dépendant et prendre de mauvaises habitudes.
Tout passe, même les nuits sans sommeil.
Profiter les premiers temps des moments seule avec son bébé et se reposer

La pensée freestyle de Fanny

Long, live the Bliss et courage à toutes les futures ou récentes mères ! N'oubliez pas que TOUT PASSE, ça vous fera avancer et positiver dans tous les moments difficiles !!

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