Florence – L'instinct maternel peut sauver un bébé.

Florence – L'instinct maternel peut sauver un bébé.

Ce jour où Florence arrive en pédiatrie avec son bébé de deux mois, serré dans ses bras, elle aurait aimé que le personnel soignant entende davantage ses inquiétudes. Combien de fois lui a-t-on répété qu’elle s’inquiétait trop et que la situation était “normale”, avant que l’on finisse par considérer ses craintes ? Par son témoignage, Florence nous prouve combien il est important de s’écouter, combien l’instinct maternel peut sauver un bébé, alors qu’il est si souvent minimisé et bafoué. 

“Je m’appelle Florence, j'ai 32 ans 
Je viens de Mâcon en Saône et Loire.  
Je suis fleuriste, ma passion.  
Ma famille est composée de mon mari Quentin et j'ai 2 petits garçons, Qaïs 6 ans et Nour 2 ans. 

J’ai rencontré Quentin au lycée... j'avais 17 ans, c’était mon premier grand amour. Quelques mois après le début de notre relation, nous avons changé d'orientation, quitté ce lycée mais notre relation a tenu bon. Une évidence ! Nous avons tout partagé, ensemble. J'ai l'impression de l'avoir toujours connu. 

INSTINCT MATERNEL

“La vie de mon fils aurait pu basculer
parce qu’on ne m'a pas prise au sérieux.”

“Avec Quentin, on a toujours su que l'on voudrait des enfants mais nos vies ne nous permettaient pas forcément de penser à la maternité. Puis, en 2016, nous nous sommes mariés et j'ai arrêté la pilule en pensant qu'il me faudrait plusieurs mois pour tomber enceinte. Je tombe finalement enceinte un mois après. Une grossesse au ralenti... tension très basse, malaise, fatigue mais, dans l'ensemble, tout se passe bien. Mon accouchement s'est très bien déroulé. Qaïs est arrivé, trop chou, et notre vie a pris un tout autre sens, avec la sensation que rien ne pouvait nous arriver. Nous étions sur notre petit nuage.   

Alors qu’il a deux mois, Qaïs commence à prendre un peu moins ses biberons (on me dit que c'est à cause de la chaleur). NORMAL. Je consulte quand même en pédiatrie. Là, on me prend de haut en me disant qu'un bébé, ça pleure, c'est normal (on découvrira plus tard, en demandant le dossier médical, que l'interne avait noté "rien d'anormal, parents inquiets ++", "battement cardiaque 210"). NORMAL. Puis, on part en vacances à la montagne. Qaïs ne finit toujours pas ses biberons et se met à se vider à chaque repas (on me dit que c'est l'altitude). NORMAL. Nous n'avons pas le goût à profiter, je veux rentrer chez nous, quelque chose ne va pas, on finit par rentrer plus tôt que prévu....  

Un soir, je dis à mon mari : “Si demain matin il a encore la diarrhée, je vais aux urgences pédiatriques. Pas loupé, me voilà le matin en pédiatrie. On ausculte Qaïs. Rien à signaler mais nous sommes placés en chambre. Il est branché à une machine avec des électrodes, ça bipe de tous les côtés, on revient 4 à 5 fois dans la chambre mais on ne me dit rien... J'appelle Quentin qui nous rejoint. La pédiatre, qui nous prend en charge, décide de faire une prise de sang. Les infirmières s'acharnent sur Qaïs car elles ne trouvent pas de veines. Il hurle, je fais un malaise, je sors dans le couloir, Quentin reste, le cœur de Qaïs, lui, passe de 230 à 90... Qaïs devient tout violet, mon mari demande aux infirmières d'arrêter, elles continuent, puis la pédiatre arrive et crie d'arrêter à son tour. Tout se bouscule, on ne nous dit rien. Puis d’un coup le temps s'arrête, Qaïs doit être emmené, seul, en hélico, dans le service de cardiologie de l'hôpital de Lyon, situé à 1 heure de là. Mon cerveau se met sur pause, je ne comprends plus rien, c'est impensable. À ce moment-là, une sage-femme nous dit de rassembler quelques affaires et nous donne l'adresse de l’hôpital, puis l'adresse de La Maison des parents pour que nous puissions dormir à côté de l'hôpital. Je ne comprends rien, mon mari crie, il est très énervé. Qaïs part en hélico, on le rejoint, il est en réanimation. À ce moment-là, Thibault, un interne, nous reçoit. Il nous explique, nous écoute et, à ce moment-là, j'ai le sentiment d'être écoutée, d'être entendue. Chaque détail qui concerne Qaïs compte car ils ont besoin de tous les éléments et événements passés pour comprendre ce qui lui arrive. S'en suivent des semaines en réanimation, des horaires stricts pour voir notre fils, une série d’analyses, de traitements et d’échecs... un cauchemar... puis le diagnostic tombe : Qaïs a une insuffisance cardiaque. On est arrivés à temps... son cœur, qui tachycardait à plus de 200 depuis plusieurs semaines, était épuisé.  

Un cardiologue à Lyon nous a dit : “On devrait davantage écouter l'instinct maternel. Une maman ressent des choses qu'un personnel soignant peut ne pas voir.” Quel dommage que tous ne tiennent pas le même discours. La vie de mon fils aurait pu basculer parce qu’on ne m'a pas prise au sérieux.  

De ce chapitre de ma vie, je retiens des regards, des sourires échangés avec toutes ces familles qui vivaient la même chose, et une équipe en cardiologie à Lyon tellement bienveillante. Je me souviens de tout dans les moindres détails. Nous avons été écoutés et tellement bien épaulés. On nous a tout expliqué.  

De cette épreuve, notre couple en est sorti plus fort. J’aurais aimé avoir plus confiance en mon instinct parce que l’instinct maternel peut sauver un bébé, et connaître Bliss plus tôt. Mais j'ai compris qu'il faut se faire confiance, ne pas écouter tout le monde, savoir dire stop et changer de milieu médical si on ne s'y sent pas en sécurité ou pas écouté.e. Et Qaïs nous a prouvé sa détermination et son courage.”  

Le Tips de Florence : 
Le temps apaise la douleur.  

La pensée freestyle de Florence :   
Faites-vous confiance, les filles 😍 !  

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